À propos de nous – Òmnium Cultural

Fondée au plus fort des 40 ans de dictature franquiste le 11 juillet 1961, Òmnium Cultural a été lancée pour lutter contre la censure et la persécution de la culture catalane et pour combler le vide laissé par les institutions politiques et civiles de Catalogne interdites par la dictature. Au fil des années, travaillant même clandestinement à Paris de 1963 à 1967, Òmnium finit par devenir l’une des entités phares de la société civile catalane pour défendre et promouvoir la langue et la culture catalanes.

Actuellement, c’est l’une des principales organisations non gouvernementales en Espagne et une association culturelle pertinente en Europe, avec plus de 190 000 membres et 60 ans d’histoire. Òmnium a été et continue d’être un pilier pour la promotion de la langue et de la culture catalanes, ainsi qu’un défenseur des droits civils et humains. L’un des objectifs d’Òmnium est de trouver un large consensus pour favoriser la cohésion sociale, avec une implication croissante aux niveaux européen et mondial.

Òmnium Cultural dispose de 50 directions territoriales et d’une centaine personnes employées. Òmnium a toujours été dirigé par un conseil d’administration basé sur le volontariat, avec 24 membres, et il est actuellement soutenu par plus de 100.000 bénévoles.

Qui est Jordi Cuixart?

Jordi Cuixart, activiste, homme d’affaires et ancien président d’Òmnium Cultural entre décembre 2015 et février 2022, a été emprisonné en Espagne en 2017 pour avoir exercé des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et de réunion, pour defenser le droit a l’auto-détermination de la Catalongne, et pour participer à une manifestation pacifique en faveur d’un referendum. Après avoir passé 2 ans en détention provisoire, il a été condamné en 2019 par une Cour suprême espagnole politiquement motivée à purger 9 ans pour « sédition », en violation de ses droits et créant un précédent inquiétant pour d’autres militants à travers l’Europe.

Mais les citoyens catalans, mobilisés dans de nombreuses manifestations, et la communauté internationale des droits humains ont défendu Jordi Cuixart. Pendant près de 4 ans, des organisations, des institutions et des défenseurs des droits humains ont apporté leur soutien à la libération de Jordi Cuixart et du reste des prisonniers politiques et exilés catalans. Du Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Également des ONG de défense des droits de l’homme de premier plan telles qu’Amnesty International, PEN International, l’OMCT ou Front Line Defenders. Sans parler de la description des violations des droits de l’homme en Espagne dans les médias internationaux.

Finalement, forcé par la pression internationale et une baisse croissante de l’image internationale de l’Espagne, le gouvernement espagnol a gracié Jordi Cuixart en juillet 2021. Cependant, les violations des droits de l’homme n’ont pas été réparées et il n’y a aucune garantie de non-répétition. Pour cette raison, l’équipe juridique de Cuixart a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme pour rendre justice et faire en sorte que plus jamais un défenseur des droits humains ne soit emprisonné dans l’Union européenne.

Cuixart a commencé à travailler dans une usine à l’âge de 16 ans et en 2003, à l’âge de 28 ans, il a créé sa propre entreprise, Aranow, spécialisée dans la fabrication d’emballages et de machines d’emballage, qui exporte 90% de sa production partout dans le monde.

Cuixart vit à Barcelone et a un enfant avec la journaliste Txell Bonet. Fils d’une famille humble et travailleuse, Cuixart a toujours soutenu que le fait migratoire est une richesse sociale pour la Catalogne. À la maison, ses parents parlent espagnol, sa mère est originaire de la région espagnole de Murcie est arrivée en Catalogne dans les années soixante.

Pourquoi Jordi Cuixart à été en prison?

Après dix-huit tentatives infructueuses de parvenir à un accord avec le gouvernement espagnol sur un référendum sur l’autodétermination, la Catalogne a voté sur son avenir politique le 1er octobre 2017. Malgré les précédents québécois ou écossais et que, en Catalogne, 80% de la population réclame un référendum, celui-ci a reçu l’opposition du gouvernement de Mariano Rajoy et l’interdiction du Tribunal constitutionnel espagnol. Les forces de police espagnoles, déplacées depuis plusieurs semaines en Catalogne, ont agi toute la journée avec une violence qui a causée 1066 blessés. Ces agissements ont consternés le monde et des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch n’ont pas hésité à les qualifier d’excessifs. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et le Conseil de l’Europe ont appelé à une enquête impartiale sur ces actes.

Les jours précédant le référendum il y a eu de nombreuses perquisitions, des arrestations et des saisies de matériel de campagne et de matériel électoral, ainsi que des attaques contre la liberté de la presse avec des perquisitions policières sans ordre judiciaire dans les rédactions des journaux et la fermeture de sites internets sans avis préalable.

Òmnium Cultural, qui a lancé une campagne de soutien au référendum intitulée « Appel à la démocratie », a également subi la fermeture du site internet et la saisie du magazine de l’entité. Malgré ce climat hostile qui a perduré jusqu’au 1er octobre, avec les cyber-attaques et la saisie de dizaines d’urnes et de milliers de bulletins de vote, plus de 2,2 millions de votes ont été enregistrés, soit 43% du recensement, avec un résultat clairement favorable à l’indépendance (90%).

La déclaration officielle d’indépendance du Parlement de Catalogne a été suivie d’une vague de répression sévère de la part du gouvernement espagnol, qui a suspendu l’autonomie catalane de facto, a cessé le gouvernement et des centaines d’agents de la fonction de fonctions publiques. Le Parlement a été dissout et de nouvelles élections ont été convoquées. Le siège de Òmnium Cultural a été perquisitionné à deux reprises par la Police espagnole.